Le Slow Tourisme est un sujet de plus en plus présent dans les discussions, mais connaissez-vous réellement sa signification ? Nous vous invitons à explorer ce thème ensemble ;-).
Une évolution des attentes des clientèles touristiques en matière de tourisme durable
Les attentes des clientèles en terme d’offre touristique ont considérablement évolué et ces dernières années, on observe une montée en puissance des pratiques liées au tourisme durable : éco-tourisme, tourisme équitable, tourisme solidaire, tourisme social, cyclotourisme, micro-aventure, locatourisme, etc. Pour autant ces termes ne sont pas équivalents et désignent des niches différentes du secteur du tourisme durable. Cependant, ils partagent un fondement commun, ils prennent tous en compte chacune des composantes du tourisme durable, à savoir, la prise en compte des enjeux environnementaux, économique et sociaux du tourisme.
Toutes ces formes de tourisme ont un second point commun, elles correspondent à des attentes des clientèles touristiques qui évoluent. Une observation soulignée par le Comité Régional du Tourisme de Nouvelle-Aquitaine qui a lancé en 2021 une étude sur le tourisme durable en Nouvelle-Aquitaine. Cette enquête a permis de réaliser un inventaire de l’offre, d’étudier la perception du tourisme durable par les publics, de mieux connaître les clientèles ainsi que d’élaborer des scénarios prospectifs pour poursuivre l’engagement en faveur du tourisme durable.
Cette étude montre ainsi que :
- bien que la notion de « tourisme durable » reste complexe à appréhender, les touristes associent la notion de tourisme durable à celle de la protection de l’environnement et de la mobilité ce qui démontre l’importance de ces deux sujets pour eux,
- il y a une volonté importante des acteurs régionaux de s’inscrire dans une démarche de tourisme avec des engagements reconnus et avérés montrant une transition de l’offre en cours mais encore inégale selon les filières et destinations,
- des atouts dans la région Nouvelle-Aquitaine avec la volonté de ces clientèles d’avoir une offre avec un rapport qualité/prix attractif, des espaces naturels préservés et une valorisation accrue des produits locaux.
Une évolution des attentes des clientèles qui vient soutenir un essor des pratiques de tourisme durable et en particulier de slow tourisme.
L’apparition d’offres de Slow tourisme
Le Slow Tourisme (ou tourisme lent) est une forme de tourisme durable qui privilégie l’expérience et la qualité du séjour plus que la quantité. Il s’agit de respecter l’environnement et les hommes au service de l’expérience touristique. C’est le contrepied du tourisme de masse : délaisser les sites très visités pour aller au coeur de rencontres humaines et/ou proches de la nature.
Pour l’anecdote, il faut savoir qu’on attribue régulièrement ses origines au mouvement Slow Food, créé dans les années 80 et qui prône une alimentation de qualité. Mais la véritable définition que l’on peut retenir du slow tourisme c’est celle de la Direction Générale des Entreprises (DGE), qui le définit comme : « L’art de voyager tout en prenant son temps, de s’imprégner pleinement de la nature qui nous entoure et de la richesse du patrimoine. C’est privilégier les rencontres, savourer les plaisirs de la table, avec le souci du respect du territoire et de ses habitants.«
Cette approche, émergée au milieu des années 2010, a rapidement été adoptée par les institutions. En effet, dès 2021, l’État a encouragé son développement en lançant des Appels à Projets (APP) visant à inciter les acteurs privés et les collectivités à s’engager dans cette voie. Pour guider ces derniers, la DGE a proposé une grille de positionnement articulée autour de sept caractéristiques clés, facilitant l’identification et la structuration des projets de slow tourisme. Cette grille reste toujours un outil pertinent pour les prestataires et acteurs du secteur accessible ici.
Comment mettre en place une offre Slow Tourisme ?
Pour tenter de répondre à cette question, on a fait appel à Françoise Schmitt, formatrice Divinement bon, consultante et coach en stratégie marketing et développement touristique. Passionnée par la valorisation du terroir et du territoire et dotée d’une forte sensibilité au tourisme expérientiel, ses domaines de prédilection sont le slow tourisme, l’agri / œnotourisme et le tourisme de savoir-faire. Merci à elle pour son retour 😉
MONA : Françoise, quelles sont d’après toi, les bonnes raisons de créer des offres slow tourisme ?
Françoise Schmitt : L’intérêt à développer les offres Slow Tourisme est double :
1. Etre dans la mouvance, s’inscrire dans les tendances les plus sensibles du moments
Il s’agit d’une part de s’inscrire dans les attentes du marché. Aujourd’hui il existe une attente assez présente sur le fait d’être plus proche de la nature, de renouer avec les relations humaines. En effet, d’après Françoise, la crise du Covid a joué un accélérateur à ce phénomène. Il s’agit donc de proposer des services responsables dont la consommation respecte l’environnement, et d’avoir une approche expérientielle.
2. Développer un tourisme durable
Le deuxième enjeu, et non négligeable également, est pour l’Office de contribuer à un développement touristique plus durable de sa destination. Les valeurs du Slow Tourisme étant complètement cohérente avec celles du développement durable, elle respecte les 3 piliers : environnemental, économique et social.
- Le volet environnemental est représenté par ce qui a attrait à l’écotourisme, et la sensibilisation des publics à la préservation de la biodiversité.
- Le pilier économique se joue sur le tourisme de proximité, les circuits courts, agritourisme, etc.
- Sur le plan social, c’est la dimension relationnelle, l’échange avec les locaux, les habitants qui laisse la place au coté humain du tourisme.
Tout cela s’inscrit durablement et de façon harmonieuse du tourisme.
La mobilité douce (itinérance pédestre et cyclotourisme qui séduisent notamment les clientèles jeunes de moins de 40 ans) et itinérance fluviale qui a bien progressé également) est un exemple typique développé dans les offres slowtourisme. C’est la stratégie dans laquelle s’inscrit la Bretagne grâce au maillage dont elle dispose : véloroutes, canaux et nombreux circuits de randonnées pédestres.
MONA : selon toi, comment s’y prendre pour développer des offres slow ? Quels conseils donnerai-tu ?
Françoise Schmitt : Le premier conseil est d’avoir une compréhension et connaissance fine des offres existantes sur son territoire et de les évaluer sous l’angle des caractéristiques slow tourisme. La dimension humaine de l’expérience touristiques attendue implique nécessairement de travailler avec ces prestataires, au contact direct avec les touristes.
Dans un second temps, après avoir identifié ce qui peut rendre les offres attractives, il s’agit de guider les prestataires pour les sensibiliser et les accompagner à faire évoluer leurs offres vers des offres caractéristiques du slow tourisme. L’objectif étant d’avoir non pas des offres proposées de façon éparses mais bien une offre de territoire cohérente. Enfin pour les offices de tourisme qui souhaitent véritablement mettre le Slow Tourisme au coeur de leur développement, il s’agirat de créer des séjours expérientiels attractifs auprès de nouvelles clientèles.
> Formation : Construire des offres slowtourisme
Attention, cette formation est déjà passée, mais si elles vous intéresse, n’hésitez pas à nous faire signe pour la renouveler en 2025 ou pour créer une nouvelle session dés 2024 ;-).
Découvrir le programme de la formationIls ont aimé la formation et ils l’ont dit :
« Françoise SCHMITT a une forte expérience dans le domaine du slow tourisme et en office de tourisme ce qui rend sa formation très accessible et complète. Elle connait nos métiers, comprend nos attentes et parfois les limites de ce que l’on peut faire. On est reparti avec une définition claire, des outils pratiques et un début de plan d’actions personnel. Parfait ! »
« Les ateliers, les exemples concrets présentés, les retours d’expériences des autres participants, présentation d’une méthodo et d’outils faciles à utiliser »
« Merci à la MONA et à Françoise pour ses 2 jours de formation intenses, qui m’ont conforté dans l’idée que mon territoire est déjà « slow », mais surtout qui m’ont apporté des outils de travail dont je me resservirai. »
Ressources complémentaires
- La boîte à outils de la DGE sur le Slow Tourisme
- Extrait du mémoire de master 2 « marketing et management des destinations touristiques » réalisé par F. Schmitt en septembre 2018
Retrouver Françoise Schmitt à la formation « Construire des offres slow tourisme »
bio : Dans le cadre des formations qu’elle anime, elle favorise la réflexion et la montée en compétences à l’aide d’ateliers de mise en pratique permettant d’allier créativité et performance.