Nous sommes donc partis à la rencontre de l’Office de tourisme de l’île d’Oléron et du Bassin de Marennes pour savoir comment était appréhender le sujet de l’accompagnement des professionnels de manière très pragmatique. Merci à Lionel Pacaud, directeur de l’office, et à Emrick Herbaut chargé de développement et chef de projet NOTT pour ce partage d’expérience.
1. Pouvez-vous présenter succinctement l’Office de tourisme de l’île d’Oléron et du Bassin de Marennes ?
Emrick Herbaut : « L’Office de tourisme de l’île d’Oléron et du bassin de Marennes est une association créée en 2015. La structure est compétente sur 2 communautés de communes et 14 communes pour un total de 15 bureaux d’accueil dont 11 sont ouverts toute l’année. L’office de tourisme compte 29 collaborateurs à l’année et est structuré en 6 pôles de compétences : accueil, administratif, numérique, commercialisation/promotion, presse, conseil/développement.
Depuis cette année le territoire est engagé dans l’appel à projet régional NOTT que je coordonne, ce qui me permet de travailler sur les dossiers de développement avec les communautés de communes mais également de manière transversale avec les différents pôles de l’office (accueil, numérique, conseil…). »
2. L’accompagnement des prestataires, sujet ô combien vaste pour un office de tourisme, se caractérise très concrètement de quelles manières chez vous ?
Emrick Herbaut : « Notre office de tourisme est sous statut associatif, ce qui nous donne une très forte proximité avec les acteurs privés du territoire. Ces rapports et cette structuration ont conditionné notre organigramme pour créer, au travers des différents pôles, une sorte de grosse boîte à outils à destination des partenaires.
Concrètement, cela se caractérise par de l’animation de clubs, de la mise en réseau de filières, de l’accompagnement numérique, de l’accompagnement pour l’obtention de labels… »
3. Dans le cadre du #NADOT19, Lionel Pacaud directeur de l’office était à tes côtés pour présenter lors d’une table ronde votre action en matière d’accompagnement des prestataires sur le durable, quelles formes cela prend ?
Emrick Herbaut : « Il s’agit parfois d’outils que nous proposons à nos prestataires comme l’étiquette environnementale à destination des hôteliers. Deux personnes de notre équipe ont été formées pour effectuer des audits des établissements qui évaluent les consommations d’énergie, l’impact environnemental…
Nous travaillons également fortement en lien avec les associations locales pour former les prestataires sur la connaissance de la biodiversité locale et des enjeux de préservation de nos espaces naturels (au travers de sorties sur le terrain).
Nous n’oublions pas non plus l’aspect social du développement durable et travaillons par exemple à une vraie politique d’accueil des travailleurs saisonniers.
L’expérimentation « Bienvenue ici » lancée cet été en est une preuve des plus concrètes !
Cela passe également par une réflexion sur l’hébergement et la mise en place d’outils comme un site internet d’informations, une carte donnant droit à de nombreux avantages… »
4. Quelles recommandations/conseils feriez-vous à des collègues d’offices de tourisme qui souhaiteraient se lancer dans l’accompagnement des hébergeurs pour les aider à faire des économies d’énergie ?
Emrick Herbaut : « Je pense qu’il faut pouvoir s’appuyer sur des outils concrets et tangibles. Travailler sur cette thématique est très engageant et l’outil de l’étiquette environnementale proposé par Betterfly Tourism permet d’avoir une vision claire et précise de la situation d’un établissement et ainsi d’identifier très rapidement des solutions et des moyens de faire des économies d’énergie ou de réduire son impact environnemental. »
5. Quels sont les résultats obtenus, les retours exprimés par les hébergeurs ?
L’étiquette permet également de valoriser le professionnel qui s’engage car il affiche à ses clients une transparence totale.
Pour l’instant cet outil n’existe que pour les hôtels mais on espère prochainement un développement pour les campings et les restaurateurs qui sont très demandeurs. »
6. Pourriez-vous nous en dire plus un peu plus sur l’accompagnement des filières (ex : nautisme..) ? Quel rôle joué par l’office de tourisme ? Quels résultats à la clé ?
Emrick Herbaut : « Concernant l’accompagnement des filières, nous accordons une importance très particulière à la mise en réseau et cela peut prendre plusieurs formes. L’exemple des prestataires d’activités nautiques est marquant car il était difficile pour nous de créer une dynamique autour de cette filière (activités très différentes les unes des autres). Nous nous sommes rendu compte que le point qui les rassemblait tous était le développement durable et toute notre démarche avec eux s’est construite autour de cet axe.
Dans ce cas, l’office de tourisme est le moteur car il est à l’initiative et coordonne toute l’action, mais les résultats sont très satisfaisants : nous avons construit une charte engageante avec ces professionnels, nous avons mis en place (avec le soutien de la région via NOTT) des formations « Espaces naturels » sur le terrain. Ces éléments sont concrets et très appréciés. »
7. Sur la filière restauration et dans la dynamique des circuits courts, des initiatives ont été prises également ?
Emrick Herbaut : « Depuis maintenant une dizaine d’années, lorsque la notion de circuits courts n’était pas aussi populaire, l’office de tourisme a été à l’initiative de la création de deux associations : MOPS (Marennes-Oléron Produits Saveurs) qui réunit les producteurs locaux et ASMO (Assiette Saveurs Marennes-Oléron) qui réunit les restaurateurs souhaitant s’engager dans une démarche d’utilisation de produits locaux.
Une douzaine de restaurateurs sont membres de l’association et ils doivent justifier leurs approvisionnements notamment en mettant à disposition leurs factures lors des audits qui sont organisés. Désormais la notion de circuits-courts est incontournable et cela conforte réellement l’image « Tourisme Durable » du territoire. »
8. Sur le secteur du transport, des choses à nous partager en tant qu’office de tourisme ?
Le but est de faire en sorte au maximum que le visiteur n’utilise pas ou très peu son véhicule lors de son séjour. Concernant les navettes des plages, l’office de tourisme a eu un rôle très important sur la notion de partenariat public/privé, car il a fallu engager les hébergeurs dans la démarche pour que le projet soit durable.
Lorsque l’on travaille sur un territoire insulaire, la notion de transport et de déplacement est une question essentielle. »
9. Sur l’accompagnement en matière de revenue management aussi vous faites des choses parait-il ?
Emrick Herbaut : « En effet le rôle de l’office de tourisme peut-être aujourd’hui d’apporter des compétences extérieures pour conseiller commercialement les établissements. Nous nous sommes lancés dans un projet initié par Charentes Tourisme et un cabinet conseil spécialisé qui s’intitule « Revenue Management de Destination ». L’idée de la démarche, c’est que les hébergeurs puissent reprendre en main leur politique de distribution en se passant un maximum des OTA. »
10. L’accompagnement des prestataires, est-ce l’avenir des offices de tourisme ?
Emrick Herbaut : « Oui on peut clairement dire qu’aujourd’hui, c’est incontournable et que cela continuera à l’avenir. Cependant, il faut faire attention à ne pas négliger les autres missions de l’office de tourisme et par exemple nous sommes toujours fortement attendus par nos partenaires sur la promotion du territoire. Il faut trouver le bon curseur. »
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