Dégustation d’huîtres chez les ostréiculteurs, activités découverte de la pêche, circuits touristiques thématiques… Le pescatourisme a le vent en poupe auprès des professionnels de la filière qui veulent développer une activité économique annexe. Les offices de tourisme de ces territoires traditionnellement pêcheurs peuvent également devenir des acteurs moteurs de cette diversification économique par le tourisme en prenant part à des actions soutenues par la mesure 62.1 du Fonds Européen pour les Affaires Maritimes et la Pêche (FEAMP), ancienne mesure de l’Axe 4 du Fonds Européen pour la Pêche (FEP).
Présentation du FEAMP
Le FEAMP relève de la Politique Commune de la Pêche (PCP) et de la Politique Maritime Intégrée. Ce Fonds Européen Structurel d’Investissement (FESI) vise à aider les pêcheurs à adopter des pratiques de pêche durables, à aider les populations côtières à diversifier leurs activités économiques et à financer des projets destinés à créer des d’emplois et à améliorer la qualité de vie le long du littoral européen.
Tout comme le Fonds Européen pour l’Agriculture et le Développement des Espaces Ruraux (FEADER) et le Fonds Européen pour le Développement Régional (FEDER), deux autres FESI, le FEAMP est découpé par thématiques appelées des mesures. La mesure 62.1 du FEAMP « Développement Local mené par les Acteurs Locaux (DLAL) » est particulièrement intéressante pour les acteurs du tourisme institutionnels. Ayant pour objectif le développement durable des zones côtières tributaires de la pêche et de l’aquaculture, le DLAL vise plus précisément à maintenir et créer des emplois directs ou indirects dans les filières pêche et aquaculture et à replacer ces filières au cœur du développement durable des littoraux. L’activité touristique au sein de ce dispositif local est encouragée dans l’optique d’aider les professionnels des filières à compléter leur activité économique, à valoriser les produits issus de ces filières ainsi qu’à valoriser les métiers de la mer, reflet du territoire.
Fonctionnant sur un principe similaire au LEADER -ce programme pour le développement des espaces ruraux cofinancé par le FEADER-, le DLAL est une démarche de développement local menée par des acteurs publics-privés du territoire. Ces derniers, rassemblés au sein d’un Groupe d’Action Locale Pêche Aquaculture (GALPA), sont chargés de mettre en œuvre de stratégie de développement local à l’échelle du territoire. Par rapport à LEADER, les GALPA sont vraiment plus en lien avec les professionnels des filières pêches et conchyculture. C’est une démarche cooptée par les élus des terrioires, notamment les Comité Régionaux de la Conchyliculture et de la Pêche. L’enjeu étant de faire de la transversalité sur les différents pôles d’activité du territoire, des acteurs divers et variés (publics, privés, professionnels des filières…) sont représentés dans la gouvernance de tous les GALPA.
Développement local des zones côtières tributaires de la pêche
Il existe 4 GALPA en Nouvelle-Aquitaine le long de la façade atlantique : Bassin d’Arcachon Val de Leyre, Côte Basque Landes Sud, Marennes Oléron et La Rochelle.
> Base de données GALPA et offices de tourisme 2014-2020
Retrouvez toutes les informations (stratégies, coordonnées, offices concernés…) pour chacun des quatre GALPA, condensées dans une base de données (format excel) accessible ici.
Vous accéderez à un tableau excel avec une entrée par office de tourisme. Cliquez sur le GALPA associé à votre office de tourisme. Vous arrivez ensuite à une deuxième feuille excel qui recesera toutes les informations clés.
Le tourisme se retrouve dans trois niveaux de l’action du GALPA
- La diversification de l’activité économique : les pêcheurs peuvent interagir avec le tourisme pour arriver à avoir des revenus complémentaires ou bien pour se reconvertir. Sur le territoire du GALPA Bassin d’Arcachon Val de Leyre par exemple, la diversification économique passe en grande partie par le développement du pescatourisme comme une activité annexe.
- Le travail sur les débouchés : les produits issus de la mer s’inscrivent dans une chaîne d’activité participant de l’économie locale. Il s’agit pour la faire vivre, d’en améliorer la distribution par le biais de dispositifs de vente direct de ces denrées de la mer, de systèmes de circuit-court (tel que le travail avec les restaurateurs), de dégustations sur place…
- La promotion des savoirs-faire et valorisation du patrimoine : les métiers de la mer constituent un support type de l’activité touristique car, spécifiques au territoire, ils participent de son identité. Le GALPA Bassin d’Arcachon a ainsi mis au point de nombreux outils de communication collectifs dans cette optique, telle que la chaîne Youtube intitulée Pescatourisme.
Toujours dans le volet de la promotion des savoirs-faire, le GALPA Marennes Oléron a travaillé sur la création de contenu lié à la pêche et à la conchyculture (tels que des panneaux de sensibilisation sur les pistes cyclables) dans l’idée de promouvoir des produits touristiques de découverte des produits de la mer et du patrimoine culinaire.
Retrouvez l’expérience de l’office de tourisme Marennes Oléron associé au GALPA Marennes Oléron
Si les offices de tourisme n’ont pas toujours les moyens de porter eux-mêmes des projets européens, ils peuvent néanmoins tenir une posture légitime de conseil, de suggestion ou de remontée d’information auprès des organes décisionnels. Aussi, les offices de tourisme du territoire Côte Basque Sud Landes ont-ils été associés dans le comité de sélection de l’axe 4 du FEP (lors de la période 2011-2015), et continuent aujourd’hui à faire remonter les besoins et demandes des visiteurs par rapport à l’environnement portuaire. Ces remontées d’information ont en outre débouché sur la production par le Comité des Pêches, de panneaux et plaquettes d’information à destination du grand public, et sur la mise en place d’un « éductour » auprès des guides en office de tourisme afin de les sensibiliser au vocabulaire et au monde de la pêche.